La bande de fréquence 6 GHz continue de déchaîner les passions
L'avenir de la bande de fréquence 6 GHz est un sujet explosif, de l'aveu même de l'Agence nationale des fréquences. En cause, le combat acharné que se livrent la téléphonie mobile et le Wi-Fi, bien décidés à exploiter cette ressource au maximum. L'une et l'autre aimeraient réserver la bande 6 GHz à ses propres usages...
Bons Plans Mobile
Un objet de convoitise, deux compétiteurs
La bande de fréquence 6 GHz est, depuis plusieurs années, au centre de l’attention en raison de ses caractéristiques uniques : elle combine une largeur de spectre importante ainsi que des performances adaptées à des usages variés.
Deux technologies majeures revendiquent son utilisation. D'un côté, la téléphonie mobile et les opérateurs, pour qui cette fréquence représente une opportunité unique de répondre à l'augmentation constante du trafic réseau.
Malgré un léger ralentissement de cette croissance, les projections effectuées montrent que le volume de données échangé devrait encore doubler en Europe dans les cinq prochaines années. Un besoin accentué par la préparation pour la 6G, attendue d'ici à 2030.
De l'autre côté, la communauté Wi-Fi, qui estime que la bande de fréquence 6 GHz est essentielle pour compléter la bande inférieure (5 925-6 425 MHz) déjà harmonisée en Europe. Une telle continuité permettrait de tirer pleinement parti de la norme Wi-Fi 7.
Vous cherchez une offre box avec WiFi ?
09 71 07 89 99
Service gratuit Selectra
Vous cherchez une offre box avec WiFi ?
Appelez-nous au 09 71 07 89 99
Service gratuit Selectra
En outre, les équipements Wi-Fi compatibles avec cette bande sont déjà disponibles à l'étranger, aux États-Unis ou en Corée du Sud, où son utilisation a été approuvée.
Enfin, les partisans du Wi-Fi revendiquent le fait que l'objectif européen du "gigabit pour tous" ne pourra être atteint qu'avec l'expansion des fréquences Wi-Fi, afin d'éviter un engorgement des réseaux, principalement en milieu résidentiel.
L'harmonisation des fréquences, un défi pour l'Europe
Malgré de nombreuses discussions internationales, la Conférence mondiale des radiocommunications, qui s'est déroulée en 2023, n'a pas réussi à trancher entre les deux usages, préférant laisser l'Europe régler la question d'une éventuelle harmonisation.
Tout l'enjeu reste désormais de déterminer si cette bande de fréquence 6 GHz doit être attribuée exclusivement au Wi-Fi, réservée aux réseaux mobiles, ou plutôt partagée entre les deux technologies.
Dans son rapport publié début novembre 2024, l'Agence nationale des fréquences indiquait que la Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications (CEPT) avait été mandatée pour analyser les possibilités de partage de la bande 6 GHz.
De ce sommet a découlé plusieurs scénarios envisageables, comme l'autorisation du Wi-Fi à faible puissance en intérieur, tandis que les réseaux mobiles feraient usage de la même bande de fréquence en extérieur, et avec une puissance supérieure.
Toutefois, ces propositions impliquent des compromis techniques importants. Par exemple, une réduction de la puissance des stations mobiles qui pourrait limiter leur capacité à couvrir les espaces intérieurs, dévolus alors au Wi-Fi.
En parallèle, les équipements sans fil devraient être capables de détecter et d’éviter les signaux des réseaux mobiles pour limiter le risque de brouillage. Ces ajustements techniques soulèvent des questions sur leur faisabilité à long terme, sans parler des coûts associés.
Souscription forfait
Contactez-nous
09 71 07 89 99
Service gratuit Selectra
Besoin d'un forfait 5G ?
Contactez-nous au 09 71 07 89 99
Service gratuit Selectra
Au final, les divergences persistent. Les uns prônent une complémentarité des deux technologies, là où les autres mettent en exergue les complexités d'un tel partage.
La gestion des interférences, le besoin croissant en capacité pour des usages à haute densité, ou encore la répartition des rôles entre Wi-Fi et réseaux mobiles restent des points de désaccord majeurs.
La bande 6 GHz et l'avenir des réseaux
La bande 6 GHz haute pourrait être un moteur d’innovation pour répondre aux besoins croissants en connectivité. La transition vers la 6G et l’essor des applications immersives (réalité virtuelle, métavers...) nécessitent des infrastructures capables de fournir des débits élevés et une faible latence.
Une harmonisation efficace de cette bande est donc essentielle afin que l’Europe puisse espérer rester compétitive face à d’autres régions du monde. L'un des points cruciaux encore en suspens concerne les besoins précis des deux communautés qui s'affrontent.
Pour les réseaux mobiles, il s’agit d’évaluer la nécessité d’une bande intermédiaire en vue d'accompagner l’arrivée de la 6G, tandis que le Wi-Fi doit répondre à des usages intensifs, notamment en milieu urbain ou institutionnel.
Des solutions de compromis, comme le partage dynamique ou les limitations d’usage, pourraient émerger. Néanmoins, ces approches nécessitent une coopération étroite entre les parties prenantes pour éviter une fragmentation des fréquences qui pourrait nuire à l’efficacité des deux technologies.
Ainsi, le calendrier européen prévoit des premières recommandations techniques d’ici 2025, mais les mois à venir seront critiques pour clarifier les conditions d’utilisation de cette bande.
Les travaux en cours permettront d’orienter les politiques publiques, dans le but d'établir un équilibre entre innovation technologique et efficacité spectrale.
Quoi qu'il en soit, la bande de fréquence 6 GHz cristallise les tensions entre deux visions (complémentaires) de la connectivité de demain. Alors que l’Europe s’efforce de trouver une solution équilibrée, ce débat met en lumière des défis techniques, économiques et réglementaires.
Une harmonisation réussie de cette bande pourrait non seulement soutenir l’essor de technologies innovantes mais aussi garantir une connectivité performante et accessible à tous.