Disney accélère le tempo et veut faire vaciller la chronologie des médias
La fin de l'année risque fort d'être placée sous le signe des négociations pour le groupe Disney. Il a en effet réitéré son intention de renégocier la fameuse chronologie des médias qui sévit en France, un concept national que la firme américaine est bien loin de porter dans son cœur.
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Chronologie des médias, l'ennemie de Disney+
La fin d'année est mouvementée du côté des services de vidéo à la demande ! Alors que Netflix enregistre des bénéfices records et que de plus en plus de plateformes entrent en guerre contre le partage de compte, les préoccupations de Disney Plus sont ailleurs.
Le service de streaming américain, particulièrement apprécié des familles, mène un combat de longue date contre la "chronologie des médias", un concept français qui impose le respect d'un délai allant de 15 à 17 mois entre la sortie en salle d'un contenu et sa diffusion sur une plateforme SVOD.
Autant dire que cette législation est loin de faire l'unanimité. Et chez Disney Plus, on aimerait beaucoup voir ce délai diminuer. Le groupe envisage effectivement de diffuser ses films seulement six mois après leurs sorties en salles obscures.
Six mois, c'est par exemple le délai dont bénéficient OCS et Canal+, deux gros contributeurs financiers au cinéma français. Netflix doit quant à lui patienter quinze mois pour voir ses contenus diffuser sur la plateforme.
Disney+ et Prime Video arrivent bons derniers, avec dix-sept mois d'attente. Beaucoup trop d'après la firme aux grandes oreilles, qui souhaite réouvrir les négociations avec la France et bénéficier d'une fenêtre plus avantageuse.
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"Remplacer" l'ancien partenariat avec Canal+
Malgré un premier arrangement obtenu en sa faveur en 2022 (car alors, le délai s'élevait à 36 mois !), Disney n'est toujours pas satisfait. S'il a réussi un temps à se contenter des dix-sept mois octroyés par la France, l'attente a (littéralement) assez duré.
Il faut dire aussi que Disney Plus s'apprête à quitter le catalogue d'un autre diffuseur très populaire en France, Canal Plus. Or, ce changement sonne la fin d'un partenariat qui ne date pas d'hier entre les deux groupes.
À partir du 31 décembre prochain, il ne sera plus possible de visionner les chaînes Disney via votre abonnement Canal+. En revanche, vous aurez toujours la chance de regarder Vice-Versa 2 en famille à partir du 27 décembre.
Disney+ s'est-il lassé de voir que Canal Plus pouvait diffuser ses films avant lui sur sa propre plateforme ? Quoi qu'il en soit, mettre fin à cette collaboration est indéniablement une stratégie mise au point par Disney+ pour "forcer" les particuliers à s'abonner directement à sa plateforme de streaming...
Vont-ils le faire ? Au vu des continuelles augmentations tarifaires des différents services de vidéo à la demande, rien n'est moins sûr.
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Une meilleure contribution au cinéma français
Autre solution envisageable : l'augmentation des subventions versées par Disney à l'industrie cinématographique française. De cette manière, Disney Plus n'aurait pas à (trop) taper du poing sur la table pour obtenir la fenêtre d'attente de six mois qu'il convoite tant.
Ayant dépensé 13 millions d'euros en 2024, la firme américaine serait prête à débourser jusqu'à 55 millions d'euros à partir de 2025. En échange, évidemment, d'une faveur en ce qui concerne la chronologie des médias.
L'accord actuel passé entre la France et la plateforme de distribution expire justement en février 2025. D'où la volonté affirmée de Disney+ de réouvrir les négociations.
À titre de comparaison, Canal Plus fournit actuellement 210 millions d'euros à l'industrie cinématographique tricolore. Les acteurs du cinéma pourraient vouloir s'émanciper du groupe de Vincent Bolloré et se tourner vers Disney.
Par ailleurs, Disney ne semble pas être le seul à s'exaspérer de cette chronologie des médias et de l'attente qu'elle impose avant la diffusion des films sur les différentes plateformes.
La porte-parole de Netflix France, Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, a d'ores et déjà déclaré que quinze mois d'attente, c'était véritablement trop long. Netflix va-t-il lui aussi faire front et exiger un raccourcissement du délai entre la sortie en salle des films et leur diffusion en streaming ?