Panne des numéros d'urgence - l'Etat va prendre des mesures pour Orange
L'Etat a publié le rapport de l'ANSSI sur l'incident des numéros d'urgences début juin. Outre le problème logiciel à l'origine de la panne, l'ANSSI soulève le retard dans la gestion de la crise et la supervision non-spécifique des numéros d'urgence par l'opérateur historique. L'Etat va prendre des mesures concernant Orange et le service des numéros d'urgence..
En juin denier, Orange a fait face à une défaillance dans la gestion des numéros d'urgences, les rendant difficilement accessibles. Orange a publié son rapport à la mi-juin : l'opérateur a trouvé une défaillance logicielle dans un des programmes de gestion des numéros fixe RTC, utilisé autant pour les numéros d'urgence que les numéros fixe.
Le secrétaire d'Etat au numérique, Cédric O, a publié le rapport de l'ANSSI, l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Informations, concernant cet incident. Ce dernier a été réalisé avec l'aide de de l’Inspection générale de l’administration (IGA), de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), du Conseil général de l’économie (CGE), ainsi que la participation du Commissariat aux communications électroniques de défense (CCED).
En plus de la confirmation d'une défaillance logicielle des serveurs d'Orange, le rapport note des défaillances dans la gestion d'Orange. Orange a mis près d’une heure à prendre conscience que la panne touchait en particulier les services d’urgence, 2 heures pour en informer les autorités et près de 3 heures pour mettre en place un dispositif adapté
Ainsi, la panne a eu lieu lors d'une maintenance de l'opérateur pour augmenter les capacités des numéros d'urgences : après avoir augmenté les capacités en VoIP, vers 17h, Orange procède à des modifications de la configuration des call servers pour l'interconnexion entre la VoIP et le RTC. Orange mettra 20 minutes avant d'identifier des problèmes techniques et 2h pour lancer une cellule de crise. Plus de 2h après l'identification du problème, Orange contacte le prestataire ItalTel pour la résolution du problème, avant un retour à la configuration précédente vers 22h. SFR va utiliser sa passerelle VoIP/RTC datant de Neuf-Cegetel pour contourner la passerelle d'Orange.
Le gouvernement va engager plusieurs actions à l'encontre d'Orange pour résoudre le problème et éviter la reproduction d'un tel incident. Ainsi :
- La commission interministérielle de coordination des réseaux et des services de télécommunication pour la défense et la sécurité publique (CICRESCE) va définir une série de mesures et de préconisations. Le plan comprendra notamment la mise en œuvre d’une supervision technique spécifique et d’un système de remontée d’alerte spécifique aux appels d’urgence ainsi que la mise en œuvre d’une structure de collaboration avec les opérateurs tiers en cas d’urgence, ou encore la réalisation de tests lors de l’introduction de nouvelles méthodes.
- Le Gouvernement procédera dans les meilleurs délais à une adaptation du cadre règlementaire en vigueur, au moyen d’évolutions législatives si nécessaire, afin de renforcer les obligations de résilience et de sécurité applicables aux opérateurs en matière d’acheminement des appels d’urgence.
- Pour vérifier l’amélioration de la résilience du système d’acheminement des numéros d’urgence et de la gestion de crise, par les opérateurs comme par les autorités publiques, un exercice
de crise sera organisé sous six mois par les services de l’Etat en associant l’ensemble des acteurs concernés. Le bilan de cet exercice de crise pourra alimenter, le cas échéant, de nouvelles mesures d’adaptation. - Le Gouvernement saisira l’Autorité en charge de la régulation des communications électroniques (ARCEP) en lui transmettant l’ensemble des éléments de cet audit afin que l’Autorité indépendante puisse apprécier le bon respect par l’opérateur de ses obligations règlementaires en vigueur, et en particulier, que toutes les mesures appropriées pour assurer l’intégrité de ses réseaux et garantir la continuité des services fournis sont bien prises.