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L'état d'internet en 2020 par l'ARCEP : le confinement a augmenté la consommation Internet

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Comme tous les ans, l'ARCEP publie son rapport sur l'état d'internet en France pour l'année 2020. Le premier confinement a fortement augmenté la consommation d'Internet.

Comme tous les ans, l'Autorité de Régulation des Communications Electroniques, des Postes et de la distribution de presse (ARCEP) publie son rapport Etat de l'Internet pour l'année 2020. Cette année a été marqué par le confinement : hausse de la consommation de bande passante, saturation de certains points de connexion ou de certains services et accélération de l'usage en IPv6.

Le Confinement, un accélérateur des usages Internet

Durant le premier confinement, de mi-mars à avril 2020, les réseaux ont été plus fortement sollicités. Ainsi, d'après le constat de l'ARCEP et de ses partenaires en crowdsourcing, la consommation Internet a fortement augmenté durant cette période : durant la semaine (lundi-vendredi), le pic de consommation s'étale entre 9h et 23h, au lieu de 18h à 22h, soit le comportement du week-end. Les tests de débit font partie des plateformes les plus sollicitées avec un pic de 77% de mesures supplémentaires sur le réseau fixe pour le Speedtest d'Ookla.

La qualité de service internet (QoS) a connu une légère baisse lors du premier confinement, ce qui pourrait être lié à l’augmentation du trafic et aux quelques congestions ponctuelles observées. En effet, d’après l’observatoire d’Ookla sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la performance d’internet, le débit moyen des mesures effectuées en France sur le réseau fixe est passé de 146,26 Mbit/s au 9 mars 2020 à 126,45 Mbit/s au 13 avril 2020, soit une baisse d’environ 15 %. Cette variation est également observée par nPerf mais est moins visible dans le baromètre annuel 2020 de QoSi. La variation de la QoS est moins visible sur le réseau mobile (environ -5 % entre mars et avril 2020). Le retour à la normale des débits sur les réseaux fixe et mobile a été observé environ 2 mois après, l’impact sur la QoS ayant donc été minimisé sur le long terme.

Lors de la crise, l'ARCEP a constaté que "des saturations sont apparues au niveau de nombreux fournisseurs de contenu, perturbant l’accès à plusieurs services (services de visioconférences, e-learning, etc.). Des tensions très locales sur l’accès à internet mobile ont aussi été constatées ponctuellement". Au-delà du réseau internet, des congestions peuvent aussi apparaître sur le réseau voix. Cela a été constaté dans les premiers jours de confinement : en effet, la forte augmentation des appels téléphoniques avait entraîné des saturations ponctuelles et temporaires sur le réseau voix. Le redimensionnement des interconnexions concernées par les opérateurs a permis d’améliorer rapidement la situation.

La mise en place d’un dialogue proactif entre les opérateurs et les principaux fournisseurs de contenu et d’applications (FCA) "s’est avéré plus que jamais nécessaire pour favoriser l’anticipation des événements pouvant avoir un impact sur la charge des réseaux". En exemple, le dialogue mis en place entre Disney et les opérateurs a aussi permis d’anticiper le lancement de la plateforme de streaming vidéo Disney+. En effet, à la différence d’autres FCA, l’architecture retenue par Disney ne reposait pas sur son propre CDN mais sur le recours à des CDN tiers, pouvant ainsi saturer un lien d’interconnexion partagé avec de multiples autres contenus en cas de pic d’utilisation lié au lancement de la plateforme. Le redimensionnement de certaines interconnexions a donc pu être nécessaire pour prévenir d’éventuels risques de congestion des réseaux.

L'API de carte d'identité de l'accès en amélioration des tests

Annoncé en janvier 2020, l'ARCEP va tester les premières versions de l'API "Carte d'identité de l'accès" implémenté dans des box. Cet API va permettre aux tests de débit partenaires d'accéder aux informations de la connexion (ADSL/FTTH/THD/4G Box, débit de la liaison Internet,...). Ainsi, il permettra de différencier entre le débit testé et le débit disponible par la connexion. Des box de tests seront fournis à l'ARCEP pour tester les API, avant l'intégration dans certains modèles de box pour des tests grandeurs natures, à partir du 17 novembre. L'API sera intégré à toutes les box récentes du marché à partir du 17 juillet 2022. Les tests de débit partenaires de l'ARCEP sont : nPerf (dont nous utilisons leur service pour notre test de débit), 5G Mark (de QoSi), DebiTest 60 (développé par QoSi), Speedtest (d'Ookla), TestADSL (de SpeedChecker), Tutela (de l'éditeur de même nom), Whitebox (de SamKnows) et Eyes'ON (de SoftAtHome).

L'ARCEP travaille avec ses partenaires pour décider du serveur de mire afin d'éviter les biais d'interconnexion entre les opérateurs et le réseau du serveur de test. Par exemple, un toulousain pourrait choisir un serveur de test à Toulouse mais sans savoir que l'interconnexion a lieu à Paris, en passant par Bordeaux et Poitiers pour le réseau de son opérateur et en passant par Lyon et Montpellier pour le réseau du serveur de test.

Le gendarme va aussi s'intéresser au biais de l'environnement de test. Ainsi, certains outils proposent des applications à installer sur l'ordinateur ou le smartphone, tandis que d'autres proposent le test sur une page web avec ou sans publicité. Les tests de débit sont perturbés par l'environnement de lancement de test (système, navigateur, mémoire,...) : par exemple, sur un des tests partenaires, sur une ligne FTTH, une connexion Ethernet et Windows ou Ubuntu, les tests de débit dépassent les 800 Mbps avec l'application dédiée du test, tournent autour de 200 Mbps avec Chromium et un bloqueur de publicité, autour de 100 Mbps avec Firefox (avec ou sans bloqueur de publicité) et de 50 Mbps avec Chromium sans bloqueur de publicité.

Forte augmentation du trafic sur les interconnexions

Les confinements en 2020 ont eu un impact avec une forte augmentation des trafics : le trafic vers les principaux FAI atteint 27,7 Tbps à fin 2020, en hausse de 50% sur une année, dont le trafic des CDN des principaux opérateurs atteint 7,1 Tbps, en hausse de 82%. Le trafic provenant d'un service de transit (Open Transit, Level3,...) atteint 13,4 Tbps, soit 48,4% du trafic global.

50% du trafic est généré par 4 acteurs : Netflix (21%), Google (13%), Akamai (9%) et Facebook (7%). Netflix creuse l'écart avec les autres services, notamment Google (avec Youtube) ou Facebook (avec Messenger, Instagram et WhatsApp). Grâce à Disney+, Akamai renforce sa position de leader de CDN.

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