Apple va autoriser les App Store tiers en Europe

Par Benoit Salles

Chargé des actualités Telecom

Pour respecter les nouvelles règles de l'Union Européenne (DMA), Apple va autoriser les AppStore tiers sur iOS et iPadOS à partir du futur iOS 17

La situation des boutiques d'application

Sur les appareils mobiles (smartphone, tablette, montre, etc), le passage par une plateforme de téléchargement est devenu quasi-obligatoire. En dehors d'une plateforme, Android ou iOS ont tendance à déconseiller l'installation via un blocage du téléchargement ou de l'installation.

Si Google permet d'utiliser des applications tiers de téléchargement (F-Droid, APKMirror, Aptoide, etc.) sur Android, Apple est plus restrictif : seul l'App Store de la Pomme est disponible. Pour bénéficier d'autres boutiques de téléchargement, il faut jailbreaker (cracker) iOS. Les éditeurs sont ralentis par la commission des plateformes de Google et Apple à 30% du prix des achats.

Mais l'Union Européenne a décidé d'aider les éditeurs d'applications pour mieux accéder à leurs clients. Le Digital Market Act (DMA), en application à partir de mars 2023, va modifier certaines règles afin d'éviter des problèmes de concurrences. Ainsi, les entreprises reconnus comme contrôleur d'accès, comme Apple, Google et Microsoft, ne doivent plus privilégier leurs produits et services (Apple Music, Safari, Chrome, YouTube, Office, Teams/Skype, etc.) avec leurs autres produits (iOS/macOS, Android, Windows, etc.)

Des boutiques alternatives sur iOS ?

Pour respecter ces nouvelles conditions, Apple prépare une nouvelle version d'iOS, son système d'exploitation mobile, et d'iPadOS, sa variante pour tablette. Ainsi, iOS 17 EU permettra d'installer des boutiques d'applications alternatifs à son AppStore. Amazon, Epic Games, Google ou Microsoft pourraient ainsi accéder à iOS avec leur propres boutiques, mais l'exemple d'Android et du Play Store en ait pourtant un contre-exemple. Cette version d'iOS 17 (à partir de l'automne 2023) ne sera disponible uniquement pour les équipements dans les pays de l'Union Européenne, mais elle pourra être étendue à d'autres pays si la législation l'y oblige.

Selon Bloomberg, la Pomme travaille sur un moyen d'accueillir ces boutiques sans effrayer les utilisateurs sur la sécurité. Il va proposer aux éditeurs de boutique une solution pour s'installer facilement sur iOS, mais également d'intégrer les solutions de protection d'iOS dans la vérification des téléchargements et des installations. Mais les équipes d'iOS chez Apple sont opposés à ce nouveau mode de fonctionnement qui change les méthodes d'installation et de sécurisation.

Si Apple perd une partie des revenus issus de la commission, il cherche à facturer l'accès aux protections d'iOS. Pour l'instant, la Pomme envisage un abonnement à ses concurrents pour bénéficier de la protection des applications d'iOS.