Netflix et Disney+ envisagent des offres moins chères mais avec des publicités
Netflix et Disney+ envisagent de proposer des offres d'abonnement moins chères, mais incluant des publicités dans les programmes. Les services de vidéo par abonnement veulent conserver leur parc d'abonnés, or les augmentations des tarifs d'abonnement sont synonymes de pertes de clients actuels et de réduction de croissance d'abonnés futurs.
Il s'agirait là d'un bouleversement du business model des plateformes de streaming. Elles devront éviter d'ouvrir la boite de Pandore et devenir un équivalent de la télévision classique.
Des gains d'abonnés en baisse pour Netflix
Depuis son changement de business model en 2007, passant de la location de DVD par abonnement et par courrier à la diffusion de vidéo à la demande et par abonnement sur ordinateur, Netflix a atteint 221,8 millions d'abonnés payants dans le monde, dont 75 millions en Amérique du Nord et 74 millions en EMEA (Europe, Moyen Orient et Afrique).
Mais la croissance de gain d'abonnés de Netflix a diminué en 2022. Après 18,2 millions nouveaux abonnés en 2021, la plateforme a connu une perte de 1,172 millions d'abonnés sur le premier semestre 2022, principalement en Amérique du Nord (-1,9 million) et en EMEA (-1,070 million) malgré un bon recrutement en Asie-Pacifique (+2,167 millions).
La dernière hausse des tarifs semble avoir dégouté certains abonnés. Les forfaits de Netflix coûtent actuellement entre 8,99€/mois et 17,99€/mois et sont tous garantis sans publicités.
Des revenus en baisse chez Disney +
De son côté, Disney affiche de bons résultats pour sa plateforme Disney+. Elle compte 152,1 millions d'abonnés payants, en hausse de 36,1 millions sur un an, dont 44,5 millions en Amérique du Nord et 58,4 millions en Inde (Disney+ Hotstar).
Or la rentabilité d'un abonné dépend de la région : 1,20$ pour Disney+ Hotstar (0,78$ en 2021), 6,27$ pour l'Amérique du Nord (6,62$ en 2021) et 6,31$ pour le reste du monde (5,52$ en 2021).
La baisse des revenus en Amérique du Nord viennent des packs avec Hulu et ESPN+, tandis que les hausses viennent des hausses des tarifs, notamment la dernière en France.
Le forfait Disney+ coûte 8,99€/mois et propose les garanties équivalentes à celle du premium de Netflix. La logique du groupe reste celle de tarifs plus bas que ses concurrents.
Les pistes des plateformes de streaming pour augmenter leurs revenus
De nouvelles hausses de tarifs ?
Mais, pour accroître ses revenus afin de créer de nouveaux contenus, les services continuent d'augmenter les tarifs de leurs abonnements. Le dernier en date est Amazon Prime. Netflix, comme Disney, envisagent encore d'augmenter le tarif de leurs abonnements.
Ainsi, Disney envisage une augmentation de 1$/€ ou 2$/€ sur son forfait de base, soit 9,99 ou 10,99$/€, tandis que Netflix envisage également une hausse de 1 à 2€ de ses forfaits, soit Essentiel à 9,99€/mois et Premium à 19,99€/mois.
Des bridages ?
Netflix veut aussi faire payer les partageurs de compte. Ainsi, le service veut faire payer un supplément à ses abonnés qui partagent leur compte Netflix avec leurs amis ou leur famille. En effet, comme le dit la plateforme : un ami utilisant un compte Netflix est un abonné manquant pour le service.
De la publicité ?
Les hausses de tarifs peuvent en rebuter certains, comme certaines plateformes l'ont déjà pu attester. C'est pourquoi les deux services envisagent de proposer de nouvelles offres moins chères, autour de 7,99$/€ par mois.
Contrairement au tarif de base (Disney+ ou Netflix Essentiel), les offres Netflix ou Disney+ "Basic" seraient agrémentées de publicités avec une plage en début, en fin et au milieu du programme. Au total, il y aurait 4 minutes de publicité par heure de visionnage chez Netflix, qui envisage de lancer son offre low-cost au 1er novembre.
Netflix envisage également de bloquer le téléchargement, donc le visionnage hors ligne, sur cette formule.
Netflix confirme la rumeur !
A l'occasion du festival de la fiction de La Rochelle, où se retrouvent les pontes de l'industrie télévisuelle française, le directeur du développement de Netflix France Damien Bernet a annoncé :
« On a 5 millions de foyers qui regardent Netflix régulièrement et qui paient zéro, donc on s'est posé la question de savoir comment faire pour les attirer ».
Les personnes qui partagent les comptes seront bien visés par la plateforme.